Comment vous êtes-vous consacré à la sécurité des machines ?
Je suis un traducteur technique qualifié. C’est une formation qui, en Allemagne du moins, dispense de solides connaissances en ingénierie mécanique. J'ai également travaillé pour une entreprise qui fabrique des machines de moulage par injection. J'ai dessiné des conceptions de machine en CAO et j’ai également travaillé sur les réparations de machines. Après un certain temps, j'ai estimé avoir des connaissances et une expérience suffisantes pour démarrer mon propre cabinet-conseil.
C'était au début des années 1990. Le marquage CE était alors une nouveauté et la connexion avec les machines et leur sécurité a suscité mon intérêt. J'ai lu tout ce que j’ai trouvé sur le sujet et en 1991 j'ai publié un livre sur la façon d’écrire des manuels de machines conformément aux règles du marquage CE. Très peu de personnes avaient ces connaissances à cette époque et on m’a souvent demandé de tenir des séminaires sur ce sujet. Ils ont couvert toutes sortes de sujet des aspects légaux aux aspects techniques, du niveau de base vers les niveaux plus élevés. C'est une activité que l’exerce toujours. Par exemple, en 1997 j'ai commencé à enseigner pour l'Association des ingénieurs allemands (VDI), qui ont une excellente réputation dans le monde entier.
Quel est votre rôle chez Axelent ?
En 2008, j'ai été engagé par Axelent pour les aider ainsi que leurs clients dans l'évaluation des risques, la réduction des risques et le marquage CE. Les six premières années, j'ai travaillé au cas par cas, mais depuis 2014, j’ai été responsable d'Axelent ProfiServices, une coentreprise entre ProfiServices, en Allemagne, mon ancienne entreprise, et Axelent GmbH, en Allemagne, qui propose du conseil en sécurité des machines et marquage CE.
Aujourd'hui, je dirige un groupe de sécurité chez Axelent qui gère les questions de sécurité pour plusieurs pays et clients. Je forme également les ingénieurs employés par Axelent et j’organise la formation de sécurité de base dispensée à tous les nouveaux employés, où qu'ils se trouvent dans le monde.
Comment le secteur d'activité de la sécurité des machines s'est-il développé au cours des dix dernières années ?
Nous avons vu un développement rapide de nouveaux dispositifs électroniques, en particulier en ce qui concerne les systèmes de contrôle et les contrôleurs. Comme dans tous les autres secteurs d'activité, la sécurité des machines s'est déplacée de la sécurité mécanique sous la forme de panneaux grillagés, des serrures et des protections à la prévention par la surveillance avec les capteurs optiques, etc., qui évitent de mettre les personnes en danger.
La clôture de protection de machines est devenue dans une large mesure un produit standard. Il y a quinze à 20 ans, les industries ont fabriqué leurs propres protections pour clôturer leurs machines. Aujourd'hui, plupart achète des systèmes standardisés. Les systèmes doivent être légers et faciles assembler, ce qui n’est possible que s'ils sont standardisés.
La connaissance et la perception de la sécurité des machines se sont également améliorées dans les organisations au cours des dix dernières années, mais le sujet est toujours peu répandu dans l'enseignement supérieur. Ceux qui ont besoin d’une formation sur ce sujet se tournent donc vers le secteur privé. En Allemagne, Axelent aide des enseignants d’une université technique d’Aalen à intégrer la sécurité des machines dans leurs programmes éducatifs. Il reste cependant encore beaucoup à faire dans ce domaine.
Mais les choses s'améliorent. J’observe un nombre croissant de personnes plus jeunes montrant un intérêt pour la sécurité des machines, en particulier en Allemagne et au Royaume-Uni.
Comment voyez-vous la sécurité des machines, disons dans dix ans ?
La tendance de l’industrie 4.0 se poursuit. Elle est très forte dans les pays d’ingénierie tels que l'Allemagne et la Suède, mais également dans d'autres pays et régions de l’ouest européen, tels que l'Italie du Nord, par exemple. Cela implique que les machines communiqueront de plus en plus directement entre elles et que le personnel devant travailler à proximité immédiate de machines dangereuses sera réduit. La sécurité sera plus orientée vers la surveillance et le contrôle de l'interaction entre les personnes et les machines.
Les machines étant toujours plus automatiques, elles auront besoin d’une meilleure protection plus efficace. Dans le futur, nous verrons ainsi un plus grand besoin de protection autour des machines sous la forme de clôtures de protection.
On peut ne pas parler de l'industrie 4.0 partout, mais l'automatisation de l'industrie manufacturière se produit néanmoins partout dans le monde. Cela renforcera l’intérêt pour la sécurité des machines dans le monde entier et contribuera à une forte croissance soutenue de ce secteur d'activité dans les années à venir.
Le personnes commenceront à travailler avec des robots ou co-bots comme on les appelle. Ce sont des robots qui peuvent détecter une personne près d'eux et adapter leur vitesse et capacités afin de ne pas risquer de les blesser. Nous commençons à le voir dès maintenant, en particulier dans l'industrie automobile en Allemagne et aux États-Unis. Des petits robots sont également développés pour fabriquer des téléphones mobiles et des ordinateurs en Chine, par exemple. Comme avec tout développement, des difficultés se présentent qui doivent être surmontées et de nouveaux standards sont établis.
Quelle est la différence entre les pays et les continents en ce qui concerne la sécurité du lieu de travail ?
Nous avons commencé nos cours en Europe de l'Est et du Sud à un niveau très élémentaire. En Italie du Nord, Allemagne et Suède, par contre, les personnes sont très bien informées. L'Amérique du Nord est similaire à l'Europe de l'Ouest avec un système légal et standardisé strict. Il en va de même du Japon, de la Corée du Sud et, dans une certaine mesure, de l'Afrique du Sud et des autres nations africaines industrialisées.
Les professionnels chinois montrent un grand intérêt et ont un niveau d'expertise élevé dans la sécurité des produits et des machines. J’estime que nous verrons aussi probablement de grands investissements dans la protection de l'environnement dans ce pays.
L'Inde a jusqu'ici une perception relativement faible des questions de sécurité. Ce sont surtout les entreprises dont les sièges sociaux sont hors de l'Inde qui traitent les questions de sécurité des produits et du lieu de travail. Sinon la sécurité du lieu de travail est en général un concept encore assez nouveau dans l’industrie de l’Inde.
De nombreuses normes de l'UE ont été adoptées comme normes ISO et inversement. Elles sont ainsi appliquées dans le monde entier. Cela représente une aide importante pour les pays en développement d’Amérique du Sud et d’Asie qui manquent souvent d’une législation sur la sécurité du lieu de travail.
Globalement, nous voyons un mouvement vers un monde dans lequel de plus en plus de régions adoptent des systèmes réglementaires très similaires, ce qui est une évolution très positive.
Comment l’industrie est-elle affectée par l'évolution réglementaire et la recherche universitaire ?
Les Directives machines de 2009 sont encore en vigueur dans l'UE, mais une nouvelle directive arrive pour 2019. Je ne prévois pas de grands changements des caractéristiques techniques dans la directive à venir, mais j'espère que la structure légale sera simplifiée et adaptée pour convenir aux besoins actuels.
Comme je l'ai dit précédemment, la Directive machines n’est pas un domaine prioritaire pour les universités, mais les organisations ayant un intérêt dans l'environnement du lieu de travail et les blessures liées du travail développent leurs propres projets sur ce sujet. Parmi ces organisations, on trouve l’assurance maladie nationale allemande, l’Institut für Arbeitsschutz der Deutschen Gesetzlichen Unfallversicherung (IFA), qui est également impliqué dans la prévention des accidents. La recherche initiale à l'université de Mayence devait déterminer la quantité d'énergie requise pour qu’un contact soit ressenti, fasse mal et blesse une personne.
Les résultats, du point de vue des valeurs limites, ont été convertis en nouvelles spécifications dans la norme EN ISO 10 218, Parties 1 et 2, et dans la spécification ISO / TS 15066, qui définit les valeurs maximales des niveaux de force auxquels un humain peut être exposé. Les nouvelles spécifications complètent la Directive machines. C'est intéressant, en particulier dans les environnements où le personnel travaille à proximité de co-bots, comme je l'ai mentionné précédemment.
Quel est l'objectif du Livre de la sécurité d'Axelent que vous avez écrit ?
En Europe, il existe environ 600 normes de sécurité des machines, ce qui écarte beaucoup de personnes du sujet. Ce livre prend uniquement les dix normes les plus importantes qui doivent être prises en compte dans tous les environnements et applications.
Beaucoup de livres sur lla sécurité des machines sont écrits pour les experts. Nous avons voulu écrire un livre qui pourrait également servir aux débutants sans connaissances techniques étendues. Beaucoup de décideurs des entreprises travaillent sur les finances, ils ont également besoin d'une bonne compréhension des questions de sécurité dans leur entreprise et doivent comprendre que la sécurité a la priorité sur l'argent. Le livre utilise ainsi beaucoup d'images et de graphiques ainsi qu’un discours qui explique les questions complexes.
En outre, les ingénieurs qui utilisent des normes de sécurité font également des erreurs, que l'on pourrait éviter facilement. Un livre facile à suivre est également une aubaine pour les ingénieurs extrêmement formés.
En quoi Axelent est-elle à la pointe de son secteur, selon votre opinion ?
Ce qui distingue le plus Axelent de ses concurrents est le haut niveau de connaissance et d'expertise de l'entreprise. Non seulement chez les ingénieurs qui développent les produits, mais également, dans une large mesure, chez les équipes commerciales qui travaillant les marchés mondiaux.
Nos qualifications en conseil sont affûtées et nous travaillons en étroite coopération avec les instituts de normalisation, ce qui nous place au premier rang des développements et des évolutions législatives.
En outre, Axelent offre une solution clés en main avec son système sans vis standardisé, flexible et facile à assembler, complété par toute une gamme de produits périphériques.
Nous sommes très réactifs aux besoins de nos clients. Nous complétons constamment notre gamme de produits avec de nouvelles innovations qui émergent souvent à la suite de demandes, suggestions et idées de nos clients. Ce sont des informations très précieuses qui renforcent notre position sur le marché.